La motion


Un nouveau contexte politique
Une Fédération qui doit compter



La gauche vient d’accéder au pouvoir d’État après plusieurs échecs à l’élection présidentielle.

La gauche détient à présent tous les leviers essentiels du fonctionnement de notre République (majorité au Sénat et à l’Assemblée, quasi-totalité des régions, près des 2/3 des départements, la grande majorité des plus grandes villes) dans un environnement économique et social particulièrement difficile.

Le Parti Socialiste, qui incarne principalement aujourd’hui cette Gauche détentrice des principaux pouvoirs, a donc une responsabilité importante  dans la conduite du changement porté par François Hollande, mis en œuvre par le gouvernement et attendu par les citoyens.

Dans ce contexte, le rôle d’une fédération est essentiel : 
  • La fédération doit relayer les décisions gouvernementales auprès des citoyens, expliquant le sens des mesures prises. Il faudra, dès le début 2013, s’adresser aux habitants des Hauts-de-Seine pour mettre en valeur le travail législatif effectué, les réformes dans le domaine du logement, de l’éducation, dans le domaine de la sécurité ou sur le plan fiscal.
  • Expliquer et convaincre sera nécessaire.

  • La fédération doit être à l’écoute des adhérents et à l’écoute des habitants. Il nous faudra organiser, dans le cadre de nos réunions internes et grâce aux contacts avec la population, une remontée la plus large possible des ressentis, des critiques, des attentes en provenance du terrain. 
  • Prendre le pouls et alerter sera utile.

  • Enfin, la fédération doit contribuer à la réflexion nationale par un vrai travail local sur des dossiers comme les transports, le logement, la sécurité, la réforme territoriale, et d’autres encore… 
  • Produire des analyses et émettre des propositions sera indispensable.

Mais une fédération ne peut pas être qu’une courroie de transmission entre les citoyens et nos gouvernants. Elle a également des objectifs politiques locaux, en particulier dans un département où nous sommes encore minoritaires aujourd’hui. Les trois axes évoqués plus haut, s’ils doivent permettre d’aider la mise en œuvre de la politique nationale, sont aussi les bases de notre combat fédéral pour la conquête de nos cantons, de nos villes, de nos circonscriptions. 

Dès la fin de cette année, la préparation des élections municipales doit être notre préoccupation essentielle et celles-ci ne seront réussies que si nous savons convaincre de la pertinence du travail du gouvernement, si nous sommes réellement à l’écoute sur le terrain et si nous savons faire de notre fédération un « laboratoire d’idées ».  Nous savons déjà que l’effet de balancier électoral, certes classique mais renforcé par la crise économique sans précédent que nous connaissons, va rendre notre tâche difficile et nous oblige au plus grand sérieux. Mais notre ambition reste intacte, nous avons le devoir de faire enfin basculer ce département à gauche.

Enfin, c’est une évidence et une nécessité, la fédération des Hauts-de-Seine doit également porter de manière forte la rénovation portée en son temps par Martine Aubry et votée par les militants. 


NB : Le texte de la contribution décrivait "10 axes pour le changement". 
Cliquez ici pour les consulter



Un département à conquérir

D’une terre de mission, le département des Hauts-de-Seine devient une terre de conquêtes et cela s’explique, au-delà des vagues politiques favorables, par une évolution sociologique du département, mais aussi par le délitement des clans de droite qui, depuis quelques temps, connaissent des affrontements internes importants et largement médiatisés.

La responsabilité du Parti Socialiste des Hauts-de-Seine est donc grande dans cette période. Si la conquête de nouvelles villes est possible, si l’obtention de la majorité au Conseil Général est loin d’être hors de portée, cela ne peut se faire en misant sur une évolution mécanique et inexorable.

Une conquête du département est souhaitable et indispensable pour « faire du département le plus riche, le département le plus juste ». Cette conquête est possible mais nous devons aller la chercher et cela suppose que l’organisation de notre fédération change de braquet. Il est temps de définir une feuille de route pour les années à venir en plaçant au cœur de notre action le travail individuel et collectif au seul service de nos ambitions collectives.



Une méthode : le travail collectif 

Un parti politique doit avant tout être un lieu de débats et d’échanges. Toute l’intelligence et l’énergie qui composent notre collectif doivent s’exprimer. La mobilisation des adhérents ne sera que renforcée s’ils participent réellement à la réflexion commune et s’ils sont associés aux décisions.

Dès après le congrès, nous proposons la tenue d’un séminaire fédéral qui devra définir précisément nos objectifs politiques, et élaborer précisément les contours de cette feuille de route départementale pour les trois années à venir en associant largement à la réflexion l’ensemble des militants du département :
  • Nous aurons à répondre collectivement à toutes les questions méthodologiques et organisationnelles concernant le fonctionnement de la fédération. 
  • Nous définirons les priorités de mise en œuvre de la rénovation au sein de notre département.
  • Nous commencerons à élaborer un vrai plan de stratégie politique pour les municipales de 2014 qui préfigura déjà celui des élections cantonales prévues aujourd’hui en 2015.
Nous devrons également placer la convivialité à l’honneur. Le militantisme, avec les sacrifices qu’il implique, doit également permettre aux camarades de se retourver dans une ambiance festive et amicale.



18 propositions à débattre

Afin d’aborder ce séminaire sur des bases concrètes, nous soumettons un ensemble de 18 propositions sur lesquelles il nous faudra prendre position collectivement.

Pour une organisation de travail efficace

1. Limiter le nombre de secrétaires fédéraux
Le nombre de secrétaires fédéraux ne devra pas dépasser la vingtaine. Ils auront à rendre compte régulièrement de leur activité au bureau fédéral.

2. Constituer des commissions thématiques
Chaque secrétaire fédéral aura pour mission de constituer une commission de travail. L’ensemble de ces commissions thématiques constitueront la colonne vertébrale de notre réflexion et de notre action. 
 Sous la responsabilité de secrétaires fédéraux, elles seront composées de militants, de camarades experts ou d’élus.
 Une feuille de route leur permettra d’établir un calendrier de leurs travaux.
 Elles produiront des textes soumis au débat dans les sections.
• Leurs travaux seront soumis régulièrement au Conseil fédéral qui avalisera ainsi la position de la Fédération sur le thème concerné. 

3. Améliorer les échanges départementaux
Le Conseil fédéral sera un véritable lieu d’échanges et de débats sur la vie politique départementale. Lors de chaque séance de CF un temps important y sera consacré (vie des sections, positions fédérales, compte rendus des élus et des groupes thématiques...).  Nous réunirons au moins une fois par trimestre les secrétaires de section et les trésoriers.

4. Recentrer le siège de la fédération
Le siège de la Fédération sera recentré dans le département. La maison commune des socialiste du 92 devra en particulier être facilement accessible en transport en commun. Une étude de faisabilité sera conduite dès la fin de cette année.

5. Organiser la fédération en secteurs géographiques
La Fédération sera organisée en 3 ou 4 secteurs afin d’améliorer l’efficacité militante lors des campagnes (matériel, diffusion...) et l’échange entre les sections.

6. Embaucher un cadre permanent
En fonction des possibilités financières, l’embauche d’un cadre politique permanent (éventuellement à temps partiel) sera envisagée afin de compléter la permanence administrative dont nous sommes déjà dotés.

7. Former les militants
Deux grandes campagnes de formation seront organisées à destination des nouveaux militants ou de militants plus chevronnés, destinés à accéder à de nouvelles responsabilités.

8. Renforcer le rôle l'UDESR 
L’UDESR doit repréciser son rôle sur la base des propositions suivantes :
• Mise en place de réunions régulières entre tous les élus pour échanger sur les grands sujets débattus au sein des conseils municipaux, du conseil général et du conseil régional afin d’harmoniser nos positions.
 Assistance aux élus minoritaires sur les grands dossiers présentés aux Conseils municipaux (alternative possible aux décisions prises, aide juridique...).


Pour une rénovation en marche

9. Mettre fin au cumul des mandats
La question du non-cumul des mandats est au cœur de la rénovation politique de notre pays. La Fédération des Hauts-de-Seine doit être rapidement exemplaire sur ce point :
• Concernant nos Maires-Parlementaires, la Fédération devra les accompagner pour organiser la transition afin de respecter nos règles communes, mais sans risquer de perdre les villes ou les circonscriptions en jeu.
  Chaque nouveau candidat devra s’engager formellement en déposant sa candidature à renoncer aux éventuels mandats exécutifs qu’il détiendrait conformément à nos engagements pris durant la campagne.
•  Les présidences ou vice présidences d’organismes ou de syndicats devront faire l’objet de transparence.

10. Rendre les investitures plus justes
La Fédération fera entendre sa voix auprès du national lorsque des problèmes sont soulevés par les sections. Elle doit défendre avec force les positions locales.
Lors des constitutions de listes, c’est la compétence, l’envie et la disponibilité qui doivent primer plus que l’appartenance à telle ou telle sensibilité. Tout le monde doit être représenté, c’est évident. Mais ce ne peut plus être l’argument ultime.

11. Donner aux femmes la place qui leur revient
• Nous instaurerons la parité dans toutes nos instances.
•  Nous instaurerons la parité entre le 1er secrétaire fédéral et le secrétariat fédéral aux élections.
•  Au sein du secrétariat fédéral, les responsabilités des femmes sortiront des domaines qui leur sont  «traditionnellement» reservés (petite enfance, famille, social…).
•  Nous favoriserons enfin des candidatures féminines présentées en tête de liste ou en titulaire y compris dans les élections à notre portée.
  Nous étudierons les propositions émanant des collectifs femmes du PS départemental, inspirés de contributions nationales, tels  par exemple que la mise en place d’ « une formation dans chaque fédération de l’ensemble des secrétaires fédérales/aux en début d’année pour réfléchir aux moyens de réaliser l’égalité dans le parti ».

12. Prendre en compte la jeunesse
En harmonie avec la priorité affichée par François Hollande sera crée un secrétariat à la jeunesse dont les missions, en étroite relation avec le MJS, seront :
 L’accueil et la formation spécifique des jeunes militants,
• La mise au point, en transversalité avec d’autres secrétaires fédéraux (logements, emploi/insertion, santé, éducation, etc.) de propositions concrètes et opérationnelles au niveau du département ou de nos villes.


Pour une stratégie politique conquérante

13. Organiser le débat départemental 
Pour favoriser le contact avec les habitants, les organisations syndicales et les associations, deux grands forums annuels seront organisés sur des thèmes forts de la vie départementale. 

14. Définir une stratégie
Sous la responsabilité du premier secrétaire fédéral, un groupe de travail sera chargé d’étudier les réalités politiques de notre département et d’en tirer des conclusions en terme de stratégie départementale et de priorités (aide matérielle et militante à apporter aux sections minoritaires, stratégies politiques dans les villes à direction communiste, analyse des rapports de force avec la droite aux niveaux départemental et communal...).

15. Discuter avec nos partenaires
Les rencontres seront régulières avec nos partenaires de gauche afin de travailler en partenariat sur un certain nombre de sujets pour rendre plus efficace notre opposition commune sur le plan départemental, envisager des actions et prises de position communes et aborder les échéances électorales de manière plus efficace.

16. Rencontrer les syndicats et les institutions
Les commissions et secrétariats thématiques devront, dans le cadre de leur mandat, rencontrer les syndicats, organisations et institutions concernées.

17. Aller au contact des citoyens
En lien avec les sections, la Fédération planifiera des réunions publiques par secteur, en présence de personnalités politiques et/ou d’experts.

18. Moderniser la communication 
Le pôle communication interne et externe sera réorganisé et renforcé :
 La communication interne sera opérée sous la responsabilité du Bureau fédéral (avec l’assistance technique du secrétariat fédéral à la Communication). Elle prendra la forme d’une newsletter mensuelle assortie ponctuellement si nécessaire de Flash Info
 Le secrétaire fédéral à la Communication aura pour tâche de faire – entouré d’une commission ad hoc et dans les deux mois - un bilan des outils de communication existants (journal, site web, newsletter) et de proposer une réforme prenant évidemment en compte les nouveaux outils numériques de communication et les réseaux sociaux. Un budget spécial lui sera alloué.
Un porte parolat sera organisé au sein du Bureau fédéral.
•  Des communiqués de presse réguliers concernant l’actualité du département et les positions du PS 92 seront publiés. Leur rédaction et diffusion sera assurée par un pôle de militants « attachés de presse ».



En guise de conclusion 

Réussir le changement c’est tenir nos engagements, c’est mobiliser la société, c’est inscrire nos valeurs dans la durée, c’est préparer les idées et les équipes de demain. Nos mots d’ordre doivent être  réflexion, réconciliation et rénovation. 

10 axes de travail, une méthode et 18 premières propositions : l’objectif est de nous conduire au bout du compte à être pleinement en ordre de marche pour les prochaines échéances électorales. Définitivement, nous ne pouvons pas nous contenter de « grignoter » des victoires individuelles ou locales comme nous l’avons fait ces dernières années. Nous l’avons dit, les mutations sociologiques que nous connaissons nous sont favorables du point de vue électoral. Mais cela ne suffit pas. 

L’objectif de conquête du département est ambitieux mais il est réaliste. À condition de nous rassembler largement par delà les sensibilités pour mettre en mouvement toutes les compétences et toutes les énergies qui existent au sein de notre organisation ; à condition aussi que nous retrouvions le sens du collectif, car dans le combat politique la seule ambition qui vaille, c’est l’ambition collective.


Philippe Sarre